Un peu d’histoire

Le scribe à travers le temps

De l’Antiquité au Moyen Âge

Il faut remonter à l’Égypte antique pour rencontrer les scribes, qui sont sans nul doute les ancêtres de l’écrivain public. Leur rôle consiste alors à archiver, à lister et à transcrire, à l’aide d’un calame¹ sur des papyrus, les textes en écriture hiératique cursive². Considérés comme des bureaucrates, les scribes appartiennent aux classe sociales instruites, ils œuvrent principalement dans l’administration ou auprès des plus hautes instances royales.

Lors des siècles suivants, le domaine de l’écrit est le privilège réservé aux mondes politique et religieux. Les hommes d’église sont à peu près les seuls à être en mesure de rédiger des écrits.

Au Moyen-Âge, le développement des villes, l’apparition de la bourgeoisie et l’essor des échanges commerciaux créent la nécessité, pour une population, toujours peu lettrée, de faire appel à un écrivain public pour rédiger actes, lettres, accords et contrats. La notion de service s’installe et le métier gagne ses lettres de noblesse. Tout ce qui ne concerne pas le droit peut être confié au professionnel de l’écriture. Au XIIe siècle, le nombre d’écrivains publics fluctue, au gré des contextes politiques, militaires et économiques.

Une pratique ancestrale

La profession d’écrivain public se développe sensiblement au XVe siècle et prospère jusqu’au XVIIe. En ces temps-là, ceux qui maitrisent la langue et le droit pérennisent leur activité. Les clients, pour la plupart, sont des gens aisés qui sollicitent l’écrivain public pour des récits familiaux.

Dans l’hexagone, à l’inverse des pays anglo-saxons qui contraignent les gens à maitriser la lecture, le niveau d’illettrisme de la population accroit sensiblement le nombre de professionnels en exercice.

La période troublée de la Révolution sonne le glas de la profession. De nombreux cabinets disparaissent. Les instituteurs et les religieux prennent le relais, assurant l’office de rédacteur au profit des administrés des petites villes et des zones rurales.

Et puis l’époque napoléonienne du XIXe siècle souffle le vent du renouveau pour l’écrivain public. L’administration du pays se structure, elle engendre alors une forte demande de la part de l’ensemble des classes sociales.

Le degré d’instruction de la population augmente au XXe siècle et celle-ci éprouve moins le besoin de faire appel à un scribe. Néanmoins, même si le citoyen est relativement autonome en matière d’écriture familière, il demeure dépendant de l’écrivain public pour les courriers officiels ou juridiques.

L’écrivain public du XXIe siècle

Le développement croissant des nouvelles technologies de communication et la pluralité des publics qui sollicitent aujourd’hui l’écrivain public bouleversent la classification des praticiens. En 2015, près de 1000 prestataires en écriture sont référencés dans l’annuaire des Pages Jaunes; mais tous n’exercent pas de la même manière.

Ainsi, dans la famille des techniciens en écriture, il convient de distinguer les principaux types de professionnels suivants:

  • L’écrivain public à vocation sociale, travaillant auprès des collectivités locales ou au sein d’associations. Il peut également exercer dans le cadre règlementé du service à la personne, en acceptant le paiement de ses prestations par le biais du Cesu³ préfinancé, par exemple.
  • L’écrivain public de profession libérale, généralement installé à son compte au service du particulier, de l’élu, du professionnel ou de l’entreprise.
  • L’écrivain biographe, spécialisé dans l’écriture de récits de vie. Inféodé ou non à une maison d’édition, il rédige biographies, autobiographies, histoires de communes et d’entreprises, etc.
  • L’écrivain public spécialisé dans des activités particulières, comme les ateliers d’écriture ou la calligraphie.

Un large éventail de compétences

L’écrivain public est en mesure de produire toutes sortes d’écrits avec une orthographe parfaite et une maîtrise avancée de la grammaire française. Dans ce métier, avoir une bonne capacité de synthèse est important pour produire de manière efficace et productive.

 

  1. Roseau taillé en pointe qui sert à écrire sur un papyrus, un parchemin ou autre support adapté.
  2. Ecriture rapide utilisée par les scribes, qui consiste en une simplification des hieroglyphes.
  3. Chèque emploi service universel.